Dimensions & Déterminants
Comme le décline la définition proposée par l’OMS, la bonne santé sexuelle ne se borne pas seulement à une approche biomédicale, à comprendre ici comme l’absence d’infections sexuellement transmissibles ou de déficiences reproductives. En effet plusieurs dimensions composent la santé sexuelle. De même, de nombreux déterminants interagissent et ont des répercussions sur l’état de santé sexuelle des individus.
DIMENSIONS
Les dimensions de la santé sexuelle sont multiples, et il y a de nombreuses manières de les présenter. La Chaire Santé sexuelle et droits humains propose ici une présentation des dimensions de la santé sexuelle en 4 volets : physique, social, émotionnel et mental.
La dimension physique
- La dimension physique de la santé sexuelle renvoie à :
- L’anatomie, comme la puberté, les poils, les sécrétions, les règles, la contraception, les IST, mais aussi la masturbation ;
- Les 5 sens VAKOG (Visuel, Auditif, Kinesthésique, Olfactif, Gustatif) qui sont à la base de l’excitation ;
- Le plaisir, l’orgasme ;
- La reproduction et les méthodes de contraception ;
- La prévention diversifié des IST dont le VIH …
La dimension émotionnelle
- La dimension émotionnelle de la santé sexuelle renvoie à :
- Les sentiments simples comme le désir, le dégoût, la peur, le doute ;
- Les sentiments complexes comme l’amour, la haine.
La dimension mentale et spirituelle
- La dimension mentale et spirituelle renvoie :
- A la spiritualité :
- aux valeurs universelles et personnelles
- aux croyances et à la morale
- au sens à la vie sexuelle
- Au mental :
- au cognitif, comme les connaissances
- au non-conscient, avec les fantasmes, l’imaginaire
- à la construction de l’érotisme
- A la spiritualité :
La dimension sociale
- La dimension sociale renvoie à :
- la possibilité pour les individus d’agir et de s’identifier comme ils le souhaitent. Cette dimension englobe donc le genre, l’identité sexuelle ;
- à l’application des droits humains : l’égalité homme/femme et le consentement ;
- au règles juridiques et à la loi : questions de majorités sexuelles (voir droits sexuels LIEN) ;
- aux cultures : religions, cultes, doctrines, cultures locales, régionales…
DÉTERMINANTS
L’OMS défi les déterminants sociaux de la santé comme suit :
« Les déterminants sociaux de la santé sont les circonstances dans lesquelles les individus naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent ainsi que les systèmes mis en place pour faire face à la maladie. Ces circonstances qui reflètent des choix politiques, dépendent de la répartition du pouvoir, de l’argent et des ressources à tous les niveaux, mondial, national et local. Les déterminants sociaux de la santé sont l’une des principales causes des inégalités en santé, c’est à dire des écarts injustes et importants que l’on enregistre au sein d’un même pays ou entre les différents pays du monde. »
Les déterminants sociaux de la santé influencent donc de manière globale la santé des individus, mais aussi leur santé sexuelle. C’est ce que John Gagnon et William Simon, sociologues américains, ont travaillé à démontrer dans leur théorie des « Scripts de la sexualité », en s’intéressant à la rencontrer entre la biologie, la médecine et les sciences humains et sociales. Les deux sociologues proposent alors l’idée selon laquelle les comportements sexuels et les mécanismes de la sexualité humaine ne sont pas seulement à comprendre dans un dualisme nature/culture, mais que ceux-ci s’encrent au contraire dans des structures sociales et culturelles complexes.
C’est dans cette logique, portée par l’OMS, que la Chaire Santé sexuelle et droits humains de l’UNESCO œuvre pour améliorer les conditions de vie quotidiennes et lutter contre les inégalités, en poussant pour une éducation à la sexualité, en lien avec les droits humains.
Les déterminants qu’il convient donc de prendre en compte pour réellement appréhender la santé sexuelle des individus, se répartissent en trois niveaux : microscopiques, intermédiaire, et macroscopiques.
Les déterminants microscopique de la santé sexuelle
Au niveau microscopique de la santé sexuelle se trouvent les facteurs intrinsèques aux individus et leurs caractéristiques individuelles. On y retrouve donc :
- Les caractéristiques biologiques et génétiques
- âge, sexe, état de santé physique et mental, origine ethnique, prédispositions…
- Mais aussi les compétences personnelles et sociales
- aptitude en communication, capacités à gérer ses émotions, perception de son efficacité, de son autonomie, de son statut de malade…
- Les modes de vie et les comportements
- orientation sexuelle, pratiques sexuelles, expériences personnelles, utilisation des réseaux sociaux, consommation d’alcool/tabac/drogues, hygiène, comportements liés à sécurité et à la prudence…
- Et, enfin, les caractéristiques socio-économiques
- scolarité, revenu, emploi…
Les déterminants intermédiaire de la santé sexuelle
Le niveau intermédiaire concentre l’environnement proche dans lequel les individus évoluent. Cet environnement peut avoir une influence sur les individus et leurs comportements, en favorisant ou en entravant leur développement et leur capacité à agir comme ils le souhaiteraient. On trouve donc entre autre dans le niveau intermédiaire :
- Les communautés sociales
- La famille, le voisinage, le lieu de travail
- Les cultures
- Les normes et valeurs prédominantes, pratique religieuse
- Les facteurs économiques
- Degré d’investissement des États dans l’économie, le coût des biens de consommation, les cycles de croissance et de décroissance de l’activité économique…
Les déterminants macroscopique de la santé sexuelle
Ce dernier niveau est formé d’un groupe d’éléments macroscopiques qui influencent la vie en société. Ces éléments peuvent in fine avoir des effets bénéfiques, comme un plus grand bien-être, ou, au contraire, des effets délétères, tels que l’accroissement des inégalités. On y retrouve :
- Le contexte politique et l’application de la législation
- Les lois, les traités, les normes et valeurs dominantes portées par les institutions…
- L’état du système de santé
- Accessible, continuel, de qualité, ou non
- L’état du système d’éducation
- Accessible, subventionné, ou non
- Le contexte démographique
- Migration et mobilité
- Le niveau de pauvreté, les inégalités de genre de sexe, les exclusions et discriminations…
De quoi parlons-nous ?
Source : OMS