Marie-Noëlle Chaban, conseillère conjugale et familiale, thérapeute de couple et sexologue clinicienne. Le désir, selon Platon naitrait d’un manque à combler, et, rajoutait Lacan, d’un besoin de reconnaissance par l’autre. Le trop-plein du confinement d’aujourd’hui risque de porter un coup, pour certains fatal, à une intimité que la vie professionnelle et sociale d’hier rendait encore supportable. Comment érotiser ce qui nous est désormais imposé, à moins de le réaménager, de le réinventer? Nous allons ici revisiter certains thèmes des allocutions de Joëlle, Thierry et Pierre de cette dernière semaine ici sur INTIMUS, à savoir comment la promiscuité forcée peut aggraver ce qui était auparavant difficile dans la vie relationnelle et sexuelle de certains couples. Comment cette contrainte, avec un cadre souvent extrêmement limité en termes d’espace et de territoire, peut malgré tout permettre de sauvegarder une fonction érotique où désir, fantasmes et imaginaire trouveront encore leur place, et un lien renforcé ? Comment le confinement, au lieu de distiller sournoisement -tel un virus- les germes de l’envahissement ou de la mise à distance, peut-il tester et mettre à l’épreuve la capacité d’un couple à résister, afin d’en sortir plus fort ? Si l’intimité auparavant était nourrie par les bulles d’air des occupations extérieures, sans doute faudra-t-il trouver, dans la bienveillance dont parlait Joëlle Mignot, une communication explicite et positive afin de ne pas tuer ce désir moteur de la vie évoqué par Thierry Troussier… La liberté intérieure sans doute permet-elle de pallier un temps à la liberté de circuler, de sortir. L’espace que chacun s’accorde et accorde à l’autre permet de supporter la privation de liberté, qui nous paraissait hier très naturelle. Ce qui profitait au couple dans les apports extérieurs, l’énergie des respirations autonomes, va devoir prendre de nouvelles formes, pour préserver sa propre intimité, celle de l’autre et celle du couple…
Le confinement : un virus pour le couple ? – Avec Marie-Noëlle Chaban
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