Si la façon de se rencontrer sexuellement et/ou affectivement a profondément évolué depuis ces 10 dernières années avec l’utilisation massive des sites en ligne, force est de constater que les comportements peuvent très rapidement changer… Les sites de rencontre dits classiques en ligne auraient perdu pour certains la moitié de leur audience, près de 70% pour les applis à géolocalisation et 70 % pour les sites de sorties pour célibataires… Deux éléments ont été déterminants : – La crise sanitaire et ses conséquences de contagion extrême – Le discours du Président le 16 mars qui a ordonné le confinement total de la population. Près de 75% des séniors ont déserté les sites…
Outre les conséquences économiques qui affectent tous les domaines de la société, il nous a paru intéressant d’essayer de comprendre ce phénomène finalement plutôt peu prévisible car on aurait pu penser spontanément que le confinement aurait plutôt favorisé les connections… Alors le coronavirus aurait-il finalement raison des algorithmes ? Et que se passe-t-il donc plus profondément dans l’intimité de chacun, dans le rapport à la rencontre virtuelle pour que les conséquences soient si massives dans les comportements collectifs ? Nous partirons de la nature même de la rencontre virtuelle, dans ce qu’elle appelle pour ceux qui la pratiquent, nous aborderons la question de la dématérialisation du corps, de la construction imaginaire autour de l’espoir de la rencontre et surtout comment l’interdiction de contact liée au danger, la privation sensorielle interfèrent avec le désir de rencontre. Les espaces personnels étant aussi restreints, la liberté individuelle bridée, la promiscuité plus serrée, est ce que ces sites finalement ne sont-ils pas beaucoup plus fréquentés qu’on ne le pense par des non-célibataires en quête d’aventures ? Nous aborderons les mécanismes d’amplification, de cristallisation et d’embolisation qui vont modifier la relation à l’autre jusque dans la virtualité… sur l’ensemble des réseaux sociaux et ce qui se joue au niveau narcissique, le site n’étant alors qu’une surface projective… Mais aussi comment l’image et ses jeux sont les premiers pions joués sur l’échiquier de la rencontre… A l’instar de celle qu’on peut considérer comme la première instagrameuse confinée, Frida Khalo.